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Les Inéluctables | Mariane Tremblay
15 mars – 21 avril 2018

Les Veilleuses

Au-delà du dogme religieux, Les Veilleuses s’intéresse à la mystique, aux délires et aux apparitions, à leur côté poétique et étrange. Visibles de la route, des statues de la Vierge Marie dans des baignoires de fonte, alcôves et petits habitacles personnalisés hétéroclites, éclairés ou non, souvent bien mis en évidence à proximité des maisons ou en retrait dans les arrière-cours, ont intrigué Mariane Tremblay. À l’automne 2016, la documentation photographique du phénomène de culte au Saguenay–Lac-Sain-Jean a permis à l’artiste de recueillir des témoignages intimes de gens ordinaires autour de ces niches de dévotion, héritées, fabriquées ou installées sur leur terrain et devant leur fournir protection.

Avec l’objectif de rencontrer un témoin oculaire d’une apparition sainte, croyant depuis son enfance que l’on installait une telle statue après avoir vu la Vierge, on lui a généreusement confié des récits de miracles, phénomènes extraordinaires et hasards merveilleux qui ont donné lieu au corpus de travail Les Veilleuses. Alors qu’un miracle est par définition une chose merveilleuse en son genre, une expérience poétique et transformante, et que les apparitions peuvent être qualifiées d’hallucinations même par les plus croyants, l’interprétation du témoin est souvent mise en doute. Voit-on ce que l’on désire voir?

Parfois laissés à l’abandon comme les débris d’une culture en déclin, parfois bien soignés et protégés contre l’hiver comme la réaffirmation d’une foi inébranlable, que reste-t-il des objets de culte? Quels sens émettent-ils encore aujourd’hui? Au fil des années, les statues dans leurs abris extérieurs ont pu être les témoins de bien des choses. Curiosités populaires, elles deviennent presque des monuments de mémoire intouchables que personne n’ose déplacer. Elles veillent sur ceux qui défilent devant elles, un peu comme une petite veilleuse de corridor peut éclairer nos pas dans l’obscurité de la nuit.

 

À propos de l’artiste

Détentrice d’une maîtrise (2013) et d’un baccalauréat (2010) en arts visuels de l’Université du Québec à Chicoutimi, Mariane Tremblay vit et travaille entre Saguenay et Alma. Faisant partie de diverses collections privées et publiques, son travail artistique a été soutenu et présenté au Saguenay–Lac-St-Jean (Bang, Le Lobe, TouTTouT, Centre des arts et de la culture, L’Œuvre de l’Autre, Centre national d’exposition, Séquence, Galerie d’art du Cégep de Jonquière, C.I.E.L.), à Deschambault (Biennale internationale du lin de Portneuf), à Québec (Folie-Culture, Université Laval), à Montréal (Diagonale) et en Colombie. En complément de sa pratique en atelier, elle collabore graphiquement ou en mots à des éditions variées.

Avec un intérêt grandissant pour ce qui dépasse l’humain, Mariane observe, explore et capte petits et grands phénomènes du monde pour en restituer une poésie nouvelle par une vaste gamme de procédés techniques et de matériaux significatifs et symboliques. Les corpus d’œuvres protéiformes qui en découlent cherchent à réenchanter en investiguant une esthétique de la rareté. 

 

Merci à la Fondation Thomas Leon Tremblay.