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Vernissage : le jeudi 09 mai 2019, dès 17h30
L’exposition se poursuit jusqu’au 15 juin 2019.

Dans le cadre des Inéluctables

Pierre Gauvin

Depuis plus de deux ans, j’explore le parc du Mont-Royal y photographiant ses arbres tombés, souches, troncs, branches mortes, racines, etc. Je réalise les photos résultantes en utilisant la technique lenticulaire 3-D où une couche de lentilles microscopiques en bandes verticales est collée à la surface de l’image pour y créer l’effet 3-D visible sans lunettes spéciales.

Ce qui me pousse à me consacrer à photographier sur le Mont-Royal est le caractère unique de ses forêts en métamorphose. Plusieurs arbres y meurent et présentent ainsi des scènes d’effritement où j’y voie des formes abstraites qui s’apparentent à la sculpture. J’ai visité d’autres parcs et forêts sans y retrouver ces aspects qui m’intéressent. Je les retrouve uniquement sur le Mont Royal. Peut-être est-ce dû au fait que j’y ai développé une relation intime avec son environnement car je fréquente ce parc régulièrement depuis plusieurs années. J’y habite tout proche, il fait partie importante de ma vie et mes photographies ont toujours été principalement l’expression d’idées visuelles issues de ma vie quotidienne.

Le parc du Mont-Royal est en effet un lieu urbain unique en son genre. C’est un site protégé et ses forêts sont le refuge de plusieurs espèces de plantes sensibles précaires, de mammifères, de nombreux rapaces, d’oiseaux migrateurs et de petites populations d’amphibiens. Le caractère unique que j’ai observé sur le Mont Royal est attribuable non seulement à ma relation personnelle avec ses lieux mais aussi au fait que ses conservateurs biologistes minimisent les perturbations et les interventions dans la forêt afin de maintenir l’intégrité et la biodiversité qu’on y retrouve. Les arbres tombés, les souches, les troncs et les branches mortes font partie de l’écosystème et participent au cycle naturel, de nombreuses espèces s’abritant et se nourrissant à même le bois mort éparpillé dans le sous-bois.

Né en 1959 à Montmagny, Pierre Gauvin a grandi à Victoriaville dans la province de Québec. Maintenant, il vit et travaille à Montréal. Il a obtenu un baccalauréat en beaux arts de l’Université Concordia où il a étudié la photographie, le cinéma et la musique électroacoustique. Photographe, performeur, sculpteur, artiste sonore et écrivain, il a diffusé son travail au Québec et au Canada depuis la fin des années 80, notamment au Centre Vu à Québec, Espace F à Matane, Clark, Circa et Occurrence à Montréal et Platform à Winnipeg.  Il a effectué des résidences de créations à Binaural, Nodar, Portugal, au Centre Vu (Québec), au Vermont Studio Centre (États-Unis), au Château de la Napoule (France) et au Banff Centre (Alberta).  En 2010, il a publié son livre Gravé dans les ruines aux éditions J’ai Vu, où il témoigne de son vécu d’artiste.