Mathieu Gagnon | Sanctuaires | 31.10-14.12.2024
Du 31 octobre au 14 décembre 2024 | Vernissage le 31 octobre à 18 h
An English translation will follow.
Dans ce projet photographique, Mathieu Gagnon explore un corridor écologique ténu et morcelé de l’île de Montréal, remontant vers le nord le tracé d’anciens ruisseaux, tels une ligne de désir impossible. Débutant aux abords des friches post-industrielles de l’Est de Montréal près du port, cette recherche s’est déroulée sur deux ans, ponctuée par des incursions autour des friches, des cours d’eau et des boisés progressivement effacés, puisque coupés ou remblayés. Parmi eux, le ruisseau Molson et le boisé de l’Assomption, situés à l'est d'Hochelaga. En suivant de près le tracé de l’autoroute 25, traversant le quartier d’Anjou, ce parcours, entrecoupé de centres commerciaux et de voies d’autoroutes, trouve son aboutissement dans les méandres du ruisseau de Montigny. L’artiste a également réalisé des numérisations en 3D de ces lieux par la photogrammétrie, dont les rendus évoquent le souvenir et la transformation de ces espaces à travers une esthétique éthérée et la granularité des images. Cette série en cours se veut donc un témoignage sur la manière dont le soi-disant développement efface à la fois la nature et la mémoire collective et ce, dans le contexte actuel de changements climatiques. La démarche est aussi grandement inspirée par la mobilisation des citoyennes et citoyens qui luttent pour la protection des boisés et des friches de l’Est d’Hochelaga, protégeant notamment ainsi les boisés Steinberg et Vimont.
Mathieu Gagnon est un artiste et photographe originaire du Bas Saint-Laurent qui vit et travaille à Montréal. Il est actuellement candidat à la maîtrise en photographie à l’université Concordia. Son travail a été vu aux Rencontres de la photographie en Gaspésie (2018) et à la Maison de la culture du Plateau Mont-Royal (2019). Il a participé à plusieurs résidences d’artistes à l’étranger, notamment à New York en 2018, ainsi qu’à Atelier Mondial à Bâle en Suisse (2021) grâce au programme de résidences du CALQ. Sa pratique artistique est basée sur l'utilisation de la photographie et de technologies telles que la photogrammétrie (scan 3D) pour représenter des espaces, des lieux et des bâtiments négligés mais symboliques ou chargés d'histoire, afin de contribuer à leur réappropriation.
EN
In this photographic project, Mathieu Gagnon explores a tenuous, fragmented ecological corridor on the island of Montreal, tracing ancient streams northwards like an impossible desire line. Beginning with the post-industrial wastelands of Montreal's East End near the port, this two-year research project is punctuated by forays around wastelands, waterways and woodlands that have been progressively erased, cut or filled in. These included Molson Creek and the Assomption woodland to the east of Hochelaga. Closely following the route of Autoroute 25 through the Anjou district, this path, interspersed with shopping centers and freeway lanes, culminates in the meandering Ruisseau de Montigny. The artist also produced 3D photogrammetric scans of these sites, whose renderings evoke the memory and transformation of these spaces through an ethereal aesthetic and the granularity of the images. This ongoing series is a testimony to the way in which so-called development is erasing both nature and collective memory, in the current context of climate change. It is also greatly inspired by the mobilization of citizens fighting to protect the wastelands of eastern Hochelaga, notably the Steinberg and Vimont woodlands.
Mathieu Gagnon is an artist and photographer from Bas Saint-Laurent who lives and works in Montreal. He is currently a Master's candidate in Photography at Concordia University. His work has been seen at Rencontres de la photographie en Gaspésie (2018) and Maison de la culture du Plateau Mont-Royal (2019). He has participated in several artist residencies abroad, notably in New York in 2018, as well as Atelier Mondial in Basel, Switzerland (2021) with support from the CALQ residency program. His artistic practice is focused on the use of photography and technologies such as photogrammetry (3D scanning) to represent neglected but symbolic or historically charged spaces, places and buildings, in order to contribute to their reappropriation.
épisode 19 - Mathieu Gagnon & Mathilde Forest
Mathieu Gagnon use de la photographie et de technologies telles que la photogrammétrie pour représenter des environnements urbains ou naturels négligés. Ces espaces délaissés renferment cependant une charge symbolique ou historique que l’artiste souligne pour contribuer à la réappropriation de ces lieux. La série photographique Sanctuaires explore un corridor écologique ténu et morcelé de l’île de Montréal. Sur une période de deux ans, Mathieu arpente les friches, les cours d’eau et les boisés qui s’effacent au rythme des coupes et des remblayages. Il réalise des numérisations 3D lors de ses déambulations qui témoignent de la disparition de la nature et de la mémoire collective au profit du prétendu développement.