Gwenaël Bélanger | La résistance des lignes | 18.01.-15.03.2025
Du 18 janvier au 15 mars 2025 | Vernissage le 17 janvier dès 17h dans le cadre de la rentrée hivernale De Gaspé
Dans La résistance des lignes, la photographie devient une matière malléable qui peut être fragmentée, coupée, trouée, recollée, reconfigurée. Par une succession de pliages, l’artiste remanie la surface imprimée, marquant le papier de réseaux de lignes complexes. Ces motifs décuplés, il les réutilise pour construire de nouveaux supports, à mi-chemin entre canevas et objet sculptural. Mais voilà que ce quadrillage est lui aussi soumis à la distorsion, il déborde des contours organisés. Sa structure est fondante, récalcitrante à trop de rigidité.
Partant de cette grille indisciplinée comme dispositif de révélation, Gwenaël Bélanger propose une série de variations où l’image ne se laisse voir que par l’épaisseur de la ligne. Alors que l’information se concentre sur cet enchevêtrement, les trouées générées par ce système offrent quant à elles des possibilités de projection. Dans le négatif se déploient des espaces hypothétiques, où des agencements fabulés de formes, de couleurs, d’éléments viendraient compléter l’image déconstruite, lui rendre sa teneur.
Ce dont il s’agit est d’une mise à l’épreuve constante de l’image ; matériellement, formellement, mais aussi ontologiquement. Comment l’image est-elle construite, de quoi est-elle faite, mais surtout, comment ses dispositifs de visualisation affectent-elles sa nature ? À chaque manipulation, ce qu’elle perd en lisibilité, elle le gagne en polysémie. Les lignes résistent à nous fournir les réponses, préférant nous désorienter pour nous laisser entrevoir toutes les directions probables.
- Emmanuelle Choquette
Gwenaël Bélanger vit et travaille à Montréal où il est professeur à l’École des arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal. Sa démarche se caractérise par une attitude « de bricoleur », qui consiste à jouer avec les limites de la perception que nous avons du réel et de ses zones grises au moyen de procédés graphiques et photographiques. Il tente, par ses projets, de questionner le statut de l’image – sa production, sa transmission et sa réception –, de mettre à l’épreuve ce que l’on voit et perçoit. Il a été lauréat du prix Pierre-Ayot en 2009.
Ses œuvres ont été présentées individuellement au Centre VU (Québec), aux centres d’artistes Clark (Montréal), Optica (Montréal) et Skol (Montréal), à la Galerie de l'UQAM, au Musée Régional de Rimouski et au Centre Expression (Saint-Hyacinthe). Il a également participé à plusieurs expositions collectives dont Undomesticated à la Koffler Gallery de Toronto (2019), Installations–À grande échelle au Musée national des beaux-arts du Québec (2017), Banlieue ! à la Maison des arts de Laval (2015), Who runs the space now à la galerie ECOH de México (2011), Catch me! au Kunsthaus de Graz en Autriche (2010), The Hidden Land à la galerie Nettie Horn de Londres (2009), Still Revolution au Contact Photography Festival de Toronto (2009), ainsi que dans le cadre de La Triennale québécoise au Musée d’art contemporain de Montréal (2008). Ses œuvres figurent dans plusieurs collections, dont celles du Musée d’art contemporain, du Musée national des beaux-arts du Québec, de la Ville de Montréal, de la Banque Nationale du Canada, du Cirque du Soleil et du Mouvement Desjardins.
In La résistance des lignes, photography becomes a malleable material that can be fragmented, cut, perforated, re-pasted and reconfigured. Through a succession of folds, the artist reshapes the printed surface, marking the paper with networks of complex lines. These multiplied patterns are reused to construct new supports, halfway between canvas and sculptural object. But this grid is also subject to distortion, overflowing its organized contours. Its structure is melting, recalcitrant to too much rigidity.
Using this unruly grid as a means of revelation, Gwenaël Bélanger proposes a series of variations in which the image can only be seen through the thickness of the line. While the information focuses on this tangle, the gaps created by this system offer possibilities for projection. In the negative, hypothetical spaces unfold, where fabricated arrangements of shapes, colors and elements complete the deconstructed image, restoring its content.
What we're talking about here is a constant testing of the image: materially, formally, but also ontologically. How is the image constructed, what is it made of, but above all, how do its visualization devices affect its nature? With each manipulation, what it loses in legibility, it gains in polysemy. The lines resist providing us with answers, preferring to disorientate us so as to let us glimpse every possible direction.
- Emmanuelle Choquette
Gwenaël Bélanger lives and works in Montreal, where he teaches at the School of Visual and Media Arts at the Université du Québec à Montréal. His approach is characterized by a “bricoleur” attitude, which consists in playing with the limits of our perception of reality and its gray areas through graphic and photographic processes. Through his projects, he attempts to question the status of the image - its production, transmission and reception - and to put what we see and perceive to the test. He was awarded the Prix Pierre-Ayot in 2009.
His work has been shown in solo exhibitions at Centre VU (Québec), Galerie Clark (Montréal), Galerie de l'UQAM, Optica (Montréal), Skol (Montréal), Musée Régional de Rimouski and Centre Expression (Saint-Hyacinthe). He has also participated in several group exhibitions, including Undomesticated, at the Koffler Gallery in Toronto (2019), Installations – À grande échelle at the Musée national des beaux-arts de Québec (2017), Banlieue! at Maison des arts de Laval (2015), Who run the space now, at Galerie ECOH, México (2011), Catch me! at Kunsthaus Graz, Austria (2010), The Hidden Land at Nettie Horn Gallery, London (2009), Still Revolution, at Contact Photography Festival, Toronto (2009) and La Triennale québécoise au Musée d'art contemporain de Montréal (2008). His work can be found in many collections, including those of the Musée d'art contemporain, the Musée national des beaux-arts du Québec, the Ville de Montréal, the National Bank of Canada, Cirque du Soleil and Mouvement Desjardins.