Thibault Brunet | 3600 secondes de lumière | 31.10.-14.12.2024
Du 31 octobre au 14 décembre 2024 | Vernissage le 31 octobre à 18 h
*An English translation will follow
Thibault Brunet travaille principalement sur les enjeux contemporains de représentation et de compréhension des espaces. Oscillant entre tradition photographique et nouvelles technologies, il propose d’en détourner les codes et usages, afin de produire des images énigmatiques qui trouvent divers supports d’apparition : tirages, vidéo, images virtuelles, tapisseries et livre-sculpture. Il entreprend à partir de 2008 des études de paysages et des portraits de soldats réalisés à même l’intérieur de jeux vidéo. S’ensuivent plusieurs séries au sein de ces interfaces virtuelles, renversant leur nature et fonction première. Depuis 2015, il entreprend « l’enregistrement du monde » en parcourant de nombreux paysages naturels et urbains, muni d’un scanner Lidar 360°, habituellement utilisé à des fins d’analyses topographiques ou architecturales. En parallèle, Thibault Brunet collecte d’autres regards au moyen de « voyages immobiles » : utilisateurs de Google Earth, vidéos YouTube de l’AFP, modélisations 3D de paysages issus de jeux vidéo … La démarche de Thibault Brunet replace ces données immatérielles récoltées au sein du réel et du virtuel dans le champ de l’art, en y extrayant une poésie et une ambiguïté invitant le spectateur à sonder sa propre perception de l’espace.
Thibault Brunet (1982) vit et travaille en région parisienne. Diplômé de l’École supérieure des Beaux-Arts de Nîmes en 2007, il est représenté par la galerie Binome à Paris et Heinzer Reszler à Lausanne. Depuis 2008, ses travaux ont attiré l’attention de plusieurs institutions prestigieuses : Lauréat [reGeneration2] du Musée de l’Élysée (2011), sélection FOAM Talent (2013), Lauréat Carte Blanche PMU /Le Bal (2014), Lauréat Étant donnés pour l’art contemporain de l’Institut français (2017). En 2014, Thibault Brunet intègre le collectif « France (s) Territoires Liquides » avec un projet cataloguant l’architecture du territoire français sur Google Earth, qui est exposé la Biennale de Lyon en 2015 et à la Bibliothèque nationale de France (BnF) en 2018. Par la suite, Brunet poursuit ses recherches sur la digitalisation du monde réel grâce un partenariat avec Leica Geosystems et avec le soutien de l’Institut Français puis celui de la John Kobal Residency. Entre 2017 et 2019, il participe à de nombreuses expositions internationales, notamment en Israël, au Cameroun, en Suisse, en Allemagne et en Chine. En 2019, il remporte le prix Révélation Livre d’Artiste MAD-ADAGP pour son projet « Ault », un livre-sculpture déployant sur sa tranche les reliefs d’une falaise captée in situ au laser, modélisée en 3D. Plus récemment, son projet « Minecraft Explorer » a été montré au Centre Pompidou, dans le cadre du festival Hors-Pistes.
Cette exposition a été réalisée avec le soutien du Consulat général de France à Québec.
EN
Thibault Brunet works mainly on contemporary issues of representation and understanding of spaces. Oscillating between photographic tradition and new technologies, he suggests subverting their codes and uses to produce enigmatic images that appear in a variety of media: prints, video, virtual images, tapestries and book-sculptures. From 2008 onwards, he began producing landscape studies and portraits of soldiers taken directly within video games. This was followed by several series using these virtual interfaces, reversing their original nature and function. Since 2015, he has been “recording the world” by traveling through numerous natural and urban landscapes, equipped with a 360° Lidar scanner, usually employed for topographical or architectural analysis. At the same time, Thibault Brunet collects other viewpoints by means of “immobile journeys”: Google Earth users, YouTube videos from AFP, 3D models of landscapes extracted from video games... Thibault Brunet's approach places these immaterial data within the field of art, eliciting from them a poetry and ambiguity inviting viewers to probe their own perception of space.
Thibault Brunet (1982) lives and works near Paris. A 2007 graduate of the École supérieure des Beaux-Arts de Nîmes, he is represented by Galerie Binome in Paris and Heinzer Reszler in Lausanne. Since 2008, his work has attracted the attention of several prestigious institutions: Laureate [reGeneration2] of the Musée de l'Élysée (2011), FOAM Talent selection (2013), Laureate Carte Blanche PMU /Le Bal (2014), Laureate Étant donnés pour l'art contemporain of the Institut français (2017). In 2014, Thibault Brunet joined the “France (s) Territoires Liquides” collective with a project cataloging the architecture of French territory on Google Earth, which was exhibited at the Lyon Biennale in 2015 and at the Bibliothèque nationale de France (BnF) in 2018. Thereafter, Brunet continued his research into the digitization of the real world through a partnership with Leica Geosystems and with the support of the Institut Français and the John Kobal Residency. Between 2017 and 2019, he took part in numerous international exhibitions, notably in Israel, Cameroon, Switzerland, Germany and China. In 2019, he won the MAD-ADAGP Livre d'Artiste Revelation Prize for his “Ault” project, a book-sculpture deploying on its edge the reliefs of a cliff captured in situ by laser, modeled in 3D. More recently, his “Minecraft Explorer” project was shown at the Centre Pompidou, as part of the Hors-Pistes festival.
This exhibition was produced with the support of the Consulat général de France à Quebec.
épisode 18 - Thibault Brunet - 3600 secondes de lumière
Dans cet épisode, je discute aujourd’hui avec Thibault Brunet quant à son projet 3600 secondes de lumière, présenté du 31 octobre au 14 décembre 2024 dans la grande salle. À l’occasion de cette exposition, son travail est jumelé avec celui de Mathilde Forest et Mathieu Gagnon, avec qui j’aurai l’occasion de m’entretenir lors d’un prochain épisode. Thibault Brunet vit et travaille en région parisienne. Diplômé de l’École supérieure des Beaux-Arts de Nîmes en 2007, il développe depuis une pratique de l’image qui emprunte aux codes de la tradition photographique et à ceux des nouvelles technologies. La digitalisation du monde réel, notamment des espaces naturels, informe son corpus présenté à Occurrence. 3600 secondes de lumière engage une réflexion poétique sur l’impermanence à partir de nuages activés dans un moteur de jeux vidéo. Les nuages animés dans cet espace virtuel se transforment au rythme d’un soleil simulé. Leurs formes ou couleurs se conforment au mouvement de la lumière et au passage du temps. Thibault Brunet collectionne ces phénomènes fugaces en produisant des arrêts sur image, des portraits de ces nuages.